L’autogestion du vivre-ensemble Voici deux entrevues qui donnent à voir le portrait et le parcours de deux femmes anarchistes, l’une en France, l’autre au Québec.
Irène Pereira et Anna Kruzynski, qui ne se connaissent pas, tiennent des propos qui se font écho, en particulier quant à leur manière de mobiliser prudemment l’étiquette d’« anarchaféministe », même si elles ont plusieurs expériences dans des collectifs féministes. Aujourd’hui, elles s’intéressent et se préoccupent de toutes les formes de domination et cherchent à intégrer dans leur anarchisme des réflexions et des expériences d’ailleurs, par exemple des mouvements afro-américains, autochtones et latino-américains.
Pour une pédagogie et une politique anti-oppression, Irène Pereira L’autogestion du vivre-ensemble, Anna Kruzynski |
Commoning property in the City: The on-going work of making and remaking I explore three sites that I was involved in commoning in a post-industrial working class neighbourhood in Montreal: a garden on a city-owned plot of land, a mural on a stock-corporation-owned viaduct and a community-owned industrial building “expropriated” from a capitalist developer after a 10-year grassroots campaign. In each of these sites new property relations were forged, ones where a commoning-community manages the space and benefits from how the space has been shaped. Each community is engaged in a continuous process of making and re-making as it is confronted with powerful forces that seek to enclose or uncommon the property it has taken responsibility for. Commoning is thus always about struggle-negotiation, and a commons is more durable if its commoning-community is able to adapt to changing contexts, to push-back against exploitative and oppressive forces, to build on historical commons and traditions and to make strategic yet ethical choices about enrolling a diversity of actors into its midst. |
Le commun dans la ville : pouvoir citoyen à Pointe-Saint-Charles Avec d’autres chercheuses et chercheurs engagés, je lutte pour rompre avec une conception universaliste du monde et opérer une transition vers un vivre-ensemble « centré sur le plurivers constitué d’une multiplicité de mondes enchevêtrés et co-constitutifs, mais distincts ». Dans le sillon de Dardot et Laval3, je comprends la révolution comme un moment d’accélération, d’intensification et de collectivisation d’une activité autonome et auto-organisée dans toutes les sphères de la vie économique, sociale, politique ou culturelle. Avec eux, je crois que le principe du commun est au coeur de ce projet révolutionnaire… |
L'autonomie collective en action: du Centre Social Autogéré de Pointe-Saint-Charles au Bâtiment 7 Des mouvements sociaux partout sur la planète se révoltent contre la démocratie libérale et le capitalisme tout en expérimentant des manières d’être, de penser et de faire basées sur l’autonomie, le respect de la diversité et l’aide mutuelle. Dans cet article, les pratiques politiques, culturelles et économiques du Centre social autogéré de Pointe-Saint-Charles déployées durant la lutte pour l’appropriation collective du Bâtiment 7 sont examinées à l’aune du concept d’autonomie collective. En rendant visibles ces pratiques subversives, l’analyse permet de saisir la portée révolutionnaire de cette initiative libertaire située en marge de l’économie sociale au Québec. |
De l’écologie sociale aux économies de communauté : Pour un autre vivre-ensemble. Ce texte est un exercice de réflexion. Plutôt que de travailler avec des étiquettes idéologiques, j’ai envie de faire de la gymnastique mentale avec des concepts et des pratiques qui m’inspirent. Pour en arriver à proposer une méthode d’organisation qui soit porteuse d’espoir (un autre vivre ensemble est possible) tout en étant ancrée dans un pragmatisme mobilisateur. Je commencerai par expliciter mon point de vue sur l’exploitation et l’oppression des humains et de la nature. Puis, je reviendrai sur les idées mises de l’avant par Murray Bookchin et sur l’application de ses concepts d’écologie sociale et de municipalisme libertaire par le collectif anarchiste la Pointe libertaire. Ensuite j’aborderai les propositions de J. K. Gibson-Graham sur l’économie diversifiée et les économies de communauté, ainsi que la position du Community Economies Collective (CEC) sur le changement social. Je reviendrai finalement à Pointe-Saint-Charles pour proposer une application concrète, une méthode d’organisation. J’espère, ce faisant, engager un débat avec toutes celles, tous ceux qui travaillent à l’émergence d’un monde meilleur. |
Réinventer l’économie, réinventer nos vies (...) Je vous raconte tout cela, car je sais que des camarades vivent des situations similaires à un moment donné dans leur vie. Plusieurs décident de passer à autre chose ou sont forcés de le faire pour cause de santé ou encore, de précarité. Il y en a d’autres qui se disent: «Bof, mes idées de jeunesse, c’était la folie, de l’utopie», et décident alors de s’impliquer dans les luttes électoralistes ou marxistes pour la prise de l’État. C’est dans ce tourbillon que je suis tombée sur J.K. Gibson-Graham... |